L’imagerie dentaire a connu une révolution avec l’avènement du Cone Beam CT (CBCT). Cette technologie d’imagerie 3D offre aux chirurgiens-dentistes des possibilités diagnostiques et thérapeutiques sans précédent, bien au-delà de la traditionnelle radiographie panoramique. Mais quelles sont réellement les différences entre ces deux technologies, et quand privilégier l’une plutôt que l’autre? Cet article vous propose une analyse comparative complète pour vous aider à faire les meilleurs choix pour votre pratique quotidienne et offrir des soins optimaux à vos patients.
En tant que praticiens, nous sommes constamment à la recherche d’outils permettant d’améliorer notre précision diagnostique et nos résultats cliniques. Le CBCT dentaire représente-t-il un investissement judicieux pour votre cabinet? Comment s’intègre-t-il dans votre workflow clinique? Quels sont ses avantages concrets par rapport à la radiographie conventionnelle? Découvrons ensemble les réponses à ces questions essentielles.
Comprendre la panoramic dentaire 3D Cone Beam
Qu’est-ce que la technologie Cone Beam ?
Le Cone Beam CT (CBCT) est une technologie d’imagerie avancée qui utilise un faisceau de rayons X en forme de cône pour capturer des données volumétriques complètes en une seule rotation autour de la tête du patient. Contrairement aux scanners médicaux conventionnels (tomodensitométrie ou TDM) qui utilisent un faisceau en éventail, le CBCT capture un volume cylindrique ou sphérique complet en une seule acquisition.
Cette technologie permet d’obtenir des images tridimensionnelles haute résolution des structures maxillo-faciales avec une distorsion minimale. Le principe fondamental repose sur l’acquisition de multiples projections 2D (généralement entre 150 et 600) qui sont ensuite reconstruites mathématiquement pour créer un volume 3D. Cette reconstruction permet une visualisation dans les trois plans de l’espace : axial, sagittal et coronal.
Différences avec la radiographie panoramique traditionnelle
La radiographie panoramique traditionnelle, bien que précieuse pour obtenir une vue d’ensemble des arcades dentaires, présente plusieurs limitations inhérentes à sa nature bidimensionnelle. Voici les principales différences avec le CBCT :
- Dimensionnalité : la panoramique fournit une image 2D aplatie, tandis que le CBCT offre une visualisation volumétrique 3D complète
- Superposition des structures : la panoramique souffre de superpositions qui peuvent masquer des pathologies, alors que le CBCT permet d’isoler et d’examiner chaque structure individuellement
- Précision des mesures : la panoramique présente une distorsion et un agrandissement variables, rendant les mesures peu fiables, contrairement au CBCT qui offre des mesures précises à l’échelle 1:1
- Visualisation des structures : la panoramique ne permet pas de visualiser certaines structures comme les canaux radiculaires ou la position exacte du nerf alvéolaire inférieur
Pour une comparaison détaillée avec la radiographie panoramique dentaire, il est important de comprendre que chaque modalité a sa place dans l’arsenal diagnostique du chirurgien-dentiste moderne.
Principes de fonctionnement et avantages
Le fonctionnement du CBCT repose sur trois composants essentiels : une source de rayons X, un détecteur numérique et un système de reconstruction informatique. Lors de l’acquisition, la source et le détecteur tournent simultanément autour de la tête du patient, généralement sur 180° à 360°.
Les principaux avantages du CBCT dentaire incluent :
- Résolution spatiale élevée : entre 75 et 400 μm selon les appareils et les protocoles
- Temps d’acquisition court : généralement entre 5 et 40 secondes
- Dose de radiation réduite par rapport au scanner médical conventionnel
- Visualisation multiplanaire permettant d’examiner les structures sous différents angles
- Possibilité de segmentation et de reconstruction 3D pour la planification des traitements
- Détection de pathologies invisibles sur les radiographies conventionnelles
Ces avantages font du CBCT un outil précieux pour le diagnostic radiologique dentaire avancé, particulièrement dans des domaines comme l’implantologie, l’endodontie et la chirurgie maxillo-faciale.
Applications et avantages cliniques du Cone Beam 3D
Diagnostic précis des pathologies bucco-dentaires
L’imagerie dentaire 3D par CBCT a révolutionné notre capacité à diagnostiquer avec précision de nombreuses pathologies bucco-dentaires. Grâce à sa résolution spatiale élevée et à l’absence de superposition, le CBCT permet de détecter :
- Les fractures radiculaires verticales souvent invisibles sur les radiographies conventionnelles
- Les lésions péri-apicales à un stade précoce, avant qu’elles ne soient visibles sur les radiographies 2D
- L’extension précise des lésions kystiques et tumorales
- Les résorptions radiculaires internes et externes
- Les anomalies de développement dentaire
- Les pathologies des articulations temporo-mandibulaires (ATM)
Cette précision diagnostique permet d’établir des plans de traitement plus adaptés et d’améliorer significativement le pronostic. Dans mon cabinet, j’ai pu diagnostiquer des fractures radiculaires verticales sur des dents traitées endodontiquement qui présentaient des symptômes persistants malgré des radiographies rétro-alvéolaires normales, évitant ainsi des traitements inutiles et orientant directement vers l’extraction et le remplacement de ces dents.
Planification des traitements d’implantologie et de chirurgie
L’implantologie moderne serait difficilement concevable sans le CBCT. Cette technologie permet une planification chirurgicale dentaire précise et sécurisée en offrant :
- Une évaluation précise de la quantité et de la qualité osseuse disponible
- La localisation exacte des structures anatomiques critiques comme le nerf alvéolaire inférieur, les sinus maxillaires et la fosse nasale
- La possibilité de réaliser une planification implantaire virtuelle avec simulation du positionnement des implants
- La conception de guides chirurgicaux pour une pose d’implants guidée par ordinateur
- L’évaluation de la nécessité de procédures d’augmentation osseuse
Pour une utilisation du scanner 3D spécifiquement pour l’implantologie, j’ai constaté une réduction significative des complications chirurgicales et une amélioration des résultats esthétiques et fonctionnels. La amélioration de la planification pour la pose d’implants dentaires modernes est l’un des bénéfices majeurs du CBCT.
Évaluation des structures anatomiques complexes
La radiologie maxillo-faciale par CBCT permet d’explorer des structures anatomiques complexes souvent mal visualisées sur les radiographies conventionnelles :
- Anatomie canalaire complexe en endodontie (canaux en C, canaux accessoires, etc.)
- Morphologie des sinus paranasaux et détection des pathologies sinusiennes
- Évaluation des voies aériennes supérieures pour le diagnostic des troubles respiratoires
- Analyse de l’articulation temporo-mandibulaire en 3D
- Visualisation des dents incluses et de leur relation avec les structures adjacentes
Cette capacité à évaluer précisément les structures anatomiques complexes est particulièrement utile en orthodontie pour la localisation des canines incluses et la planification de leur mise en place, ainsi qu’en endodontie pour le traitement des molaires présentant une anatomie canalaire atypique.
Suivi post-opératoire
Le CBCT joue également un rôle crucial dans le suivi post-opératoire de nombreuses interventions :
- Évaluation de l’ostéointégration des implants dentaires
- Suivi des greffes osseuses et évaluation de leur maturation
- Contrôle de la cicatrisation après chirurgie orthognatique
- Suivi des traitements endodontiques complexes
- Évaluation des résultats après chirurgie parodontale régénératrice
Toutefois, il est important de noter que le CBCT ne doit pas être utilisé systématiquement pour le suivi, mais uniquement lorsque les bénéfices diagnostiques l’emportent sur les risques liés à l’exposition aux rayonnements. Le principe ALADA (As Low As Diagnostically Acceptable) doit toujours guider notre pratique.
Analyse comparative technique : CBCT vs radiographie panoramique
Résolution et qualité d’image
La résolution et la qualité d’image sont des paramètres cruciaux pour l’interprétation diagnostique. Voici une comparaison détaillée :
- CBCT : Résolution spatiale élevée (75-400 µm) permettant de visualiser de petites structures comme les canaux radiculaires ou les fractures fines. Cependant, la résolution en contraste est inférieure à celle du scanner médical, limitant la visualisation des tissus mous.
- Panoramique : Résolution spatiale limitée avec une netteté variable selon les zones (plus nette au centre, moins nette aux extrémités). Présente des superpositions et des distorsions qui peuvent masquer certaines pathologies.
La résolution CBCT peut être ajustée en modifiant la taille du voxel, mais il faut noter qu’une résolution plus élevée s’accompagne généralement d’une augmentation de la dose de radiation. Un compromis doit être trouvé entre qualité d’image et radioprotection.
Dosimétrie et radioprotection
La dosimétrie CBCT est un aspect fondamental à considérer lors du choix entre différentes modalités d’imagerie :
- CBCT : Dose efficace variant de 20 à 1000 µSv selon le champ de vision (FOV), les paramètres d’acquisition et l’appareil utilisé. Un FOV CBCT limité (5×5 cm) délivre une dose significativement plus faible qu’un FOV large (15×15 cm).
- Panoramique : Dose efficace nettement inférieure, généralement entre 5 et 25 µSv, ce qui en fait une option préférable pour les examens de routine et de dépistage.
Pour minimiser l’exposition aux rayonnements, il est essentiel d’appliquer le principe ALADA en sélectionnant le FOV le plus petit possible qui couvre la région d’intérêt, en optimisant les paramètres d’acquisition (kV, mA, temps d’exposition) et en utilisant des protocoles à faible dose lorsque cela est possible.
Gestion des artefacts et limitations
Les artefacts CBCT peuvent significativement affecter la qualité diagnostique des images. Voici les principaux types d’artefacts et leurs implications :
- Artefacts métalliques : Causés par les restaurations métalliques, les implants ou les appareils orthodontiques, ils se manifestent par des stries et des zones d’ombre qui peuvent masquer des structures importantes. Les algorithmes de réduction des artefacts métalliques (MAR) peuvent partiellement atténuer ce problème.
- Artefacts de mouvement : Résultent des mouvements du patient pendant l’acquisition et provoquent un flou général de l’image. Ils sont plus problématiques pour le CBCT que pour la panoramique en raison du temps d’acquisition plus long.
- Artefacts de durcissement du faisceau : Se manifestent par des bandes sombres entre des structures denses et peuvent simuler des pathologies. Ils sont particulièrement prononcés autour des restaurations métalliques.
La radiographie panoramique présente moins d’artefacts métalliques mais souffre davantage de distorsions géométriques et d’agrandissements variables qui peuvent compliquer l’interprétation.
Coût et accessibilité
L’aspect économique est souvent déterminant dans le choix d’une modalité d’imagerie :
- CBCT : Investissement initial élevé (50 000 à 150 000€) pour l’équipement, coûts de maintenance annuels (5 000 à 10 000€), formation du personnel nécessaire. Le coût par examen pour le patient varie généralement entre 200 et 800€.
- Panoramique : Équipement moins onéreux (15 000 à 50 000€), maintenance moins coûteuse, formation plus simple. Le coût par examen pour le patient est généralement entre 50 et 150€.
Pour les cabinets dentaires, l’acquisition d’un CBCT représente un investissement significatif qui doit être évalué en fonction du volume de patients, des types de traitements proposés et du retour sur investissement attendu. Pour de nombreux praticiens, l’alternative consiste à référer les patients nécessitant un CBCT à des centres d’imagerie spécialisés.
Applications cliniques spécifiques et cas d’utilisation
Implantologie : planification précise et chirurgie guidée
L’implantologie 3D assistée par CBCT a transformé notre approche de la pose d’implants dentaires :
- Évaluation précise de la hauteur, largeur et densité osseuse disponible
- Visualisation des structures anatomiques critiques (nerf alvéolaire inférieur, sinus maxillaires)
- Planification virtuelle du positionnement optimal des implants en fonction de la future prothèse (planification prothétiquement guidée)
- Conception et fabrication de guides chirurgicaux pour une chirurgie guidée précise
- Réduction des complications chirurgicales (perforations sinusales, lésions nerveuses)
Cas clinique : Un patient présentant une résorption osseuse importante au niveau de la mandibule postérieure a bénéficié d’une greffe osseuse guidée par CBCT, permettant une pose d’implants réussie. Le CBCT a permis de déterminer précisément le volume de greffe nécessaire et d’éviter une lésion du nerf alvéolaire inférieur.
Endodontie : visualisation canalaire et diagnostic des fractures
L’endodontie 3D bénéficie grandement de la visualisation tridimensionnelle offerte par le CBCT :
- Détection des canaux radiculaires supplémentaires (MB2 dans les molaires maxillaires, canaux en C)
- Diagnostic des fractures radiculaires verticales souvent invisibles sur les radiographies conventionnelles
- Évaluation précise de l’extension des lésions péri-apicales
- Localisation des perforations radiculaires et des résorptions
- Planification des chirurgies endodontiques (apicoectomies)
Cas clinique : Un patient présentant une douleur persistante après un traitement endodontique a bénéficié d’un CBCT qui a révélé un canal mésio-buccal 2 (MB2) non traité, permettant ainsi de résoudre le problème par un retraitement ciblé.
Orthodontie : analyse des dents incluses et voies aériennes
L’orthodontie 3D utilise le CBCT pour :
- Localisation précise des dents incluses et évaluation de leur pronostic d’éruption
- Détection des résorptions radiculaires liées aux dents incluses
- Analyse des voies aériennes supérieures pour le diagnostic des troubles respiratoires
- Évaluation de l’épaisseur de l’os cortical pour la planification des mouvements orthodontiques
- Analyse craniofaciale tridimensionnelle pour les cas complexes
Cas clinique : Un patient présentant une canine maxillaire incluse a bénéficié d’un CBCT qui a permis de déterminer sa position exacte par rapport aux racines des dents adjacentes, facilitant la planification du traitement orthodontique et minimisant les risques de résorption radiculaire.
Chirurgie maxillo-faciale : planification des interventions complexes
La chirurgie maxillo-faciale moderne s’appuie largement sur l’imagerie CBCT pour :
- Planification des ostéotomies et des reconstructions maxillo-faciales
- Évaluation des fractures faciales et planification de leur réduction
- Analyse des pathologies des articulations temporo-mandibulaires
- Planification de l’extraction des dents de sagesse incluses
- Évaluation des tumeurs et des kystes des maxillaires
Cas clinique : Un patient présentant une asymétrie faciale a bénéficié d’un CBCT qui a permis de planifier une ostéotomie bimaxillaire pour corriger l’asymétrie et améliorer l’occlusion. Le CBCT a permis de modéliser les mouvements osseux et de visualiser le résultat esthétique avant l’intervention.
Aspects techniques et considérations pratiques
Choix du FOV et paramètres d’acquisition optimaux
La sélection appropriée du champ de vision (FOV) et des paramètres d’acquisition est cruciale pour obtenir des images diagnostiques de qualité tout en minimisant l’exposition aux rayonnements :
- FOV : Choisir le FOV le plus petit possible qui couvre la région d’intérêt.
- FOV limité (5×5 cm) : idéal pour l’endodontie, l’évaluation d’une région localisée
- FOV moyen (8×8 cm ou 10×10 cm) : adapté pour l’implantologie d’un quadrant
- FOV large (15×15 cm) : nécessaire pour l’évaluation bimaxillaire ou les chirurgies orthognatiques
- Taille du voxel : Sélectionner la taille de voxel en fonction des besoins diagnostiques.
- Petite taille (75-150 µm) : pour l’endodontie et la visualisation des détails fins
- Taille moyenne (200-300 µm) : pour l’implantologie et la plupart des applications
- Grande taille (300-400 µm) : pour les évaluations globales à faible dose
- Paramètres d’exposition : Ajuster les paramètres kV, mA et temps d’exposition en fonction de la taille du patient et de la région à examiner, en privilégiant les protocoles à faible dose lorsque cela est possible.
Ces choix techniques doivent être adaptés à chaque situation clinique et patient, en tenant compte du principe ALADA.
Interprétation des images et logiciels d’analyse
L’interprétation des images CBCT nécessite une formation spécifique et l’utilisation de logiciels d’imagerie dentaire adaptés :
- Visualisation multiplanaire : L’examen systématique des coupes axiales, coronales et sagittales est essentiel pour une interprétation complète.
- Reconstructions 3D : Utiles pour la visualisation globale des structures et la communication avec le patient.
- Outils de mesure : Permettent d’évaluer précisément les dimensions des structures anatomiques et pathologiques.
- Segmentation : Permet d’isoler et de visualiser spécifiquement certaines structures (dents, os, voies aériennes).
- Planification implantaire : Les logiciels spécialisés permettent de simuler virtuellement le positionnement des implants et de concevoir des guides chirurgicaux.
Les fonctionnalités avancées comme la fusion d’images (CBCT avec scan intra-oral) et l’intelligence artificielle pour la détection automatisée des pathologies représentent l’avenir de l’interprétation radiologique dentaire.
Intégration du CBCT dans le workflow clinique
L’intégration efficace du CBCT dans le workflow clinique quotidien est essentielle pour maximiser ses bénéfices :
- Indications précises : Établir des protocoles clairs pour déterminer quand un CBCT est nécessaire versus une radiographie conventionnelle.
- Formation du personnel : Assurer une formation adéquate pour l’acquisition et l’interprétation des images.
- Stockage et archivage : Mettre en place des solutions de stockage sécurisées pour les volumes de données importants générés par le CBCT.
- Communication interdisciplinaire : Faciliter le partage des images avec les spécialistes et les prothésistes pour une approche collaborative.
- Éducation du patient : Utiliser les images 3D comme outil pédagogique pour améliorer la compréhension et l’acceptation des plans de traitement par les patients.
Une intégration réussie du CBCT dans le workflow clinique permet d’optimiser le temps de traitement, d’améliorer la communication interdisciplinaire et d’augmenter la satisfaction des patients.
Considérations médico-légales et consentement éclairé
L’utilisation du CBCT s’accompagne de considérations médico-légales importantes :
- Justification : Documenter clairement les raisons cliniques justifiant la réalisation d’un CBCT plutôt qu’une radiographie conventionnelle.
- Consentement éclairé : Informer le patient des bénéfices attendus, des risques potentiels liés à l’exposition aux rayonnements et des alternatives disponibles.
- Interprétation complète : Analyser et documenter l’intégralité du volume acquis, pas uniquement la région d’intérêt principal, pour éviter de manquer des pathologies incidentelles.
- Archivage : Conserver les images CBCT conformément aux réglementations en vigueur (généralement 10 ans minimum).
- Formation continue : Maintenir ses compétences à jour en matière d’interprétation radiologique pour respecter l’obligation de moyens.
Ces considérations médico-légales sont essentielles pour une pratique sécurisée et conforme aux standards professionnels.
Analyse économique et retour sur investissement
Coûts d’acquisition et de maintenance
L’investissement dans un système CBCT représente une décision financière importante pour un cabinet dentaire :
- Coût d’acquisition : Entre 50 000 et 150 000€ selon le modèle, les fonctionnalités et la marque
- Coûts d’installation : Entre 5 000 et 15 000€ (préparation de la salle, blindage, connexions informatiques)
- Maintenance annuelle : Entre 5 000 et 10 000€ (contrat de service, mises à jour logicielles)
- Formation : Entre 2 000 et 5 000€ pour la formation initiale de l’équipe
- Coûts informatiques : Serveurs de stockage, sauvegardes, logiciels spécialisés (5 000 à 15 000€)
Ces coûts doivent être comparés à ceux de la radiographie panoramique, significativement moins élevés (15 000 à 50 000€ pour l’équipement, 2 000 à 5 000€ pour la maintenance annuelle).
Modèles de rentabilité et tarification
Plusieurs modèles de rentabilité peuvent être envisagés pour amortir l’investissement dans un CBCT :
- Tarification directe : Facturation de l’examen CBCT au patient (entre 200 et 800€ selon la région et le type d’examen)
- Intégration dans le coût global du traitement : Particulièrement pour l’implantologie où le CBCT fait partie intégrante du protocole
- Service aux confrères : Réalisation d’examens CBCT pour les praticiens environnants
- Valorisation indirecte : Amélioration de l’image de marque du cabinet, attraction de patients recherchant des soins de pointe
Le retour sur investissement (ROI) peut être atteint en 3 à 5 ans selon le volume d’activité, avec un seuil de rentabilité généralement situé entre 5 et 10 examens par semaine.
Impact sur l’efficacité clinique et la satisfaction des patients
Au-delà des considérations financières directes, le CBCT peut avoir un impact significatif sur l’efficacité clinique et la satisfaction des patients :
- Réduction des complications : Diminution des échecs implantaires, des reprises de traitement endodontique, des complications chirurgicales
- Gain de temps clinique : Planification plus précise réduisant le temps opératoire
- Amélioration de la communication : Utilisation des images 3D pour expliquer les traitements aux patients
- Augmentation de l’acceptation des plans de traitement : Meilleure compréhension par les patients des nécessités thérapeutiques
- Différenciation concurrentielle : Positionnement du cabinet comme technologiquement avancé
Ces bénéfices indirects peuvent être difficiles à quantifier mais représentent une valeur ajoutée significative pour la pratique clinique.
Avenir de l’imagerie dentaire et tendances technologiques
Innovations récentes en CBCT dentaire
Le domaine du CBCT dentaire connaît une évolution rapide avec plusieurs innovations récentes :
- Algorithmes de reconstruction itérative : Permettent de réduire la dose de radiation jusqu’à 50% tout en maintenant une qualité d’image diagnostique
- Protocoles Ultra Low Dose : Réduisent la dose jusqu’à 75% par rapport aux protocoles standard
- Détecteurs améliorés : Offrent une meilleure sensibilité et une résolution plus élevée
- FOV adaptatifs : Permettent d’ajuster précisément le champ de vision à la région d’intérêt
- Réduction des artefacts métalliques : Algorithmes avancés comme NMAR (Normalized Metal Artifact Reduction) et OMAR (Orthogonal MAR)
Ces innovations contribuent à améliorer le rapport bénéfice/risque de l’imagerie CBCT en réduisant l’exposition aux rayonnements tout en maintenant ou améliorant la qualité diagnostique.
Intelligence artificielle et diagnostic assisté par ordinateur
L’intelligence artificielle (IA) est en train de transformer l’interprétation des images CBCT :
- Détection automatisée des pathologies : Algorithmes capables d’identifier les caries, les lésions péri-apicales, les fractures radiculaires
- Segmentation automatique : Identification et délimitation des structures anatomiques (dents, nerfs, sinus)
- Planification implantaire assistée : Suggestion automatique du positionnement optimal des implants
- Amélioration de la qualité d’image : Réduction du bruit et des artefacts par deep learning
- Analyse prédictive : Évaluation du risque de complications et prédiction des résultats thérapeutiques
Ces technologies d’IA promettent de réduire le temps d’interprétation, d’améliorer la précision diagnostique et de standardiser l’analyse des images CBCT.
Fusion d’imageries et workflows numériques intégrés
L’avenir de l’imagerie dentaire réside dans l’intégration et la fusion de différentes modalités :
- Fusion CBCT/scan intra-oral : Combine les données osseuses du CBCT avec la précision des tissus mous et des surfaces dentaires du scan intra-oral
- Intégration avec la CAO/FAO : Workflow numérique complet de la planification à la fabrication des restaurations
- Réalité augmentée : Superposition des données d’imagerie sur le champ opératoire en temps réel
- Navigation dynamique : Guidage en temps réel lors des interventions chirurgicales
- Télé-radiologie : Interprétation à distance par des spécialistes en radiologie maxillo-faciale
Ces workflows numériques intégrés permettent une approche plus précise, plus prédictible et plus efficace des traitements dentaires complexes.
Conclusion
Le Cone Beam CT représente une avancée majeure dans l’arsenal diagnostique du chirurgien-dentiste moderne. Sa capacité à fournir des images tridimensionnelles détaillées des structures maxillo-faciales offre des avantages considérables pour de nombreuses applications cliniques, de l’implantologie à l’endodontie, en passant par l’orthodontie et la chirurgie.
Cependant, le CBCT ne remplace pas la radiographie panoramique traditionnelle, qui conserve sa place pour les examens de dépistage et les évaluations initiales. Le choix entre ces deux modalités doit être guidé par les besoins diagnostiques spécifiques, le principe ALADA de radioprotection et une analyse coût-bénéfice rigoureuse.
Pour les praticiens envisageant l’acquisition d’un CBCT, une évaluation soigneuse des coûts, des bénéfices cliniques attendus et de l’intégration dans le workflow du cabinet est essentielle. La formation continue et le respect des considérations médico-légales sont également des aspects cruciaux pour une utilisation optimale de cette technologie.
À mesure que les innovations technologiques continuent de progresser, avec l’intelligence artificielle, les protocoles à faible dose et les workflows numériques intégrés, le diagnostic radiologique dentaire devient de plus en plus précis, sécurisé et efficace, bénéficiant ultimement à nos patients par des soins de meilleure qualité.
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