Gouttières nocturnes pour le bruxisme : guide complet sur leurs types, indications et entretien

Le bruxisme, ce grincement ou serrement involontaire des dents, touche environ 20% de la population adulte et peut entraîner de sérieux problèmes bucco-dentaires. Dans cet article, nous explorerons en profondeur l’une des solutions thérapeutiques les plus efficaces : les gouttières nocturnes. Que vous souffriez vous-même de bruxisme ou que vous cherchiez des informations pour un proche, ce guide vous permettra de comprendre comment ces dispositifs peuvent protéger votre dentition et améliorer votre qualité de vie.

Découvrez pourquoi les dentistes recommandent si fréquemment ces appareils, quels sont les différents types disponibles, et comment en prendre soin pour garantir leur efficacité à long terme. Une gouttière bien choisie et correctement entretenue peut faire toute la différence dans la gestion du bruxisme.

Efficacité clinique des gouttières nocturnes contre le bruxisme

Les gouttières nocturnes ne sont pas de simples accessoires dentaires, mais de véritables dispositifs thérapeutiques dont l’efficacité a été démontrée par de nombreuses études cliniques. Leur action se manifeste principalement sur trois aspects majeurs du bruxisme.

Protection contre l’usure dentaire

L’un des bénéfices les plus significatifs des gouttières nocturnes est leur capacité à préserver l’intégrité de l’émail dentaire. Des recherches menées par Lavigne et al. (2008) ont mis en évidence une réduction de l’usure dentaire de 30 à 40% chez les patients utilisant régulièrement une gouttière rigide.

Cette protection s’explique par le fait que la gouttière crée une barrière physique entre les arcades dentaires, absorbant les forces exercées lors des épisodes de bruxisme. Les études utilisant des techniques d’imagerie avancées comme la microscopie à force atomique confirment que cette barrière protectrice préserve efficacement la structure de l’émail, particulièrement avec les gouttières fabriquées dans des matériaux de dureté adaptée.

Soulagement des douleurs musculaires

Le bruxisme s’accompagne souvent de tensions musculaires douloureuses au niveau des muscles masticateurs. Les gouttières, particulièrement les modèles rigides, contribuent significativement à réduire ces douleurs.

Türp et al. (2004) ont observé une diminution moyenne de 45% de la douleur musculaire masticatoire chez les patients porteurs de gouttières rigides. Ces résultats ont été confirmés par des études électromyographiques qui montrent une réduction mesurable de l’activité des muscles masséters et temporaux après la mise en place d’une gouttière adaptée.

Cette efficacité s’explique par le repositionnement mandibulaire induit par certains types de gouttières, qui permet de détendre les muscles et de réduire la pression exercée sur l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).

Atténuation des bruits de grincement

Le bruit caractéristique du grincement de dents peut perturber considérablement le sommeil du partenaire de lit. Une étude de Raphael et al. (2003) a révélé que 70% des partenaires rapportaient une diminution significative ou une disparition complète des bruits de grincement après l’utilisation d’une gouttière.

Des recherches utilisant des enregistrements sonores nocturnes ont permis de quantifier objectivement cette réduction, confirmant l’efficacité des gouttières pour atténuer non seulement l’intensité mais aussi la fréquence des épisodes de grincement.

Types de gouttières et analyse comparative

Il existe plusieurs types de gouttières nocturnes, chacune présentant des caractéristiques spécifiques adaptées à différents profils de patients et différentes formes de bruxisme. Comprendre ces différences est essentiel pour choisir le dispositif le plus approprié.

Gouttières rigides

Fabriquées principalement en acrylique (PMMA), les gouttières rigides constituent l’option la plus durable et la plus protectrice, particulièrement recommandée pour les cas de bruxisme sévère. Leur rigidité permet une répartition uniforme des forces occlusales et offre une protection optimale contre le serrement intense.

Ces gouttières présentent une excellente durabilité (1 à 3 ans) et sont particulièrement indiquées pour protéger des restaurations dentaires coûteuses comme les couronnes ou les facettes. Leur coût plus élevé (300-800€) se justifie par leur longévité et leur efficacité supérieure dans les cas sévères.

Cependant, elles peuvent être moins confortables initialement et nécessitent parfois une période d’adaptation. Un ajustement précis par le praticien est essentiel pour éviter toute tension musculaire supplémentaire.

Gouttières souples

Fabriquées en vinyle ou en silicone, les gouttières souples offrent un confort immédiat et une adaptation facile. Leur flexibilité les rend particulièrement tolérables pour les patients sensibles ou ceux qui présentent un bruxisme léger à modéré.

Leur coût modéré (50-200€) en fait une option accessible, mais leur durée de vie limitée (6-12 mois) doit être prise en compte dans l’évaluation coût-bénéfice. Ces gouttières sont particulièrement adaptées aux patients présentant un bruxisme transitoire ou comme solution temporaire.

Leur principal inconvénient réside dans leur efficacité limitée contre le bruxisme sévère et leur tendance à s’user rapidement. Certaines études suggèrent même qu’elles pourraient exacerber le serrement chez certains patients en créant un stimulus proprioceptif qui encourage inconsciemment l’activité musculaire.

Gouttières thermoformées

Ces gouttières, fabriquées en polyéthylène ou en copolymères (EVA, PETG), représentent un compromis entre rigidité et confort. Leur processus de fabrication permet une personnalisation précise à l’anatomie dentaire du patient.

La possibilité de combiner différentes duretés de matériaux dans leur conception offre une solution adaptable aux besoins spécifiques de chaque patient. Elles sont particulièrement indiquées pour le bruxisme modéré à sévère et peuvent être ajustées pour les patients ayant des besoins particuliers, comme ceux en cours de traitement orthodontique.

Leur durabilité et leur coût varient selon les matériaux utilisés et la complexité de fabrication, mais elles offrent généralement un bon rapport qualité-prix pour les patients nécessitant une solution personnalisée.

Considérations sur la biocompatibilité des matériaux

La question de la biocompatibilité est fondamentale dans le choix d’une gouttière, puisque ce dispositif sera en contact prolongé avec les tissus buccaux. L’acrylique (PMMA) utilisé dans les gouttières rigides peut libérer du monomère résiduel, causant des réactions allergiques chez 1 à 5% des patients.

Des alternatives comme le silicone médical (par exemple, Biocryl®) offrent une excellente biocompatibilité, sans latex ni phtalates, réduisant considérablement le risque de réactions indésirables. Les copolymères modernes (comme Zendura FLX™) présentent également une libération de monomères résiduels inférieure à 0,1%, les rendant particulièrement adaptés aux patients sensibles.

Pour les patients présentant des causes et solutions de l’hypersensibilité dentaire, le choix du matériau doit faire l’objet d’une attention particulière pour éviter d’exacerber les symptômes.

Indications précises pour la prescription d’une gouttière nocturne

La prescription d’une gouttière nocturne doit reposer sur un diagnostic précis et des indications clairement établies. Voici les principales situations cliniques justifiant leur utilisation.

Bruxisme avéré et ses manifestations

Le bruxisme nocturne ou diurne constitue l’indication principale des gouttières. Le diagnostic repose sur plusieurs éléments cliniques objectifs :

  • Usure dentaire supérieure au grade 1 selon l’échelle de Smith et Knight
  • Sensibilité musculaire à la palpation supérieure à 4/10 sur une échelle visuelle analogique
  • Score élevé sur des questionnaires spécifiques comme l’indice de sévérité du bruxisme de Lobbezoo
  • Présence de facettes d’usure caractéristiques sur les surfaces occlusales

L’utilisation de critères standardisés comme ceux de l’Académie Américaine des Douleurs Orofaciales (AAOP) permet d’objectiver le diagnostic et de justifier la prescription d’une gouttière.

Protection des restaurations dentaires

Les patients ayant bénéficié de restaurations prothétiques coûteuses (couronnes, bridges, facettes, implants) peuvent nécessiter une gouttière pour protéger ces investissements. Cette indication est particulièrement pertinente chez les patients présentant des signes, même légers, de bruxisme.

Pour les patients ayant investi dans des guide des couronnes dentaires céramiques (prix, remboursement), la protection par gouttière représente une assurance contre l’usure prématurée ou la fracture de ces restaurations.

Troubles de l’articulation temporo-mandibulaire

Les patients souffrant de troubles de l’ATM peuvent bénéficier d’une gouttière pour :

  • Réduire les douleurs articulaires
  • Diminuer les claquements ou crépitements
  • Améliorer la limitation d’ouverture buccale

L’indice RDC/TMD (Research Diagnostic Criteria for Temporomandibular Disorders) permet d’évaluer précisément la sévérité des troubles et de suivre l’efficacité de la gouttière. Cette approche est particulièrement importante pour les patients présentant une tout savoir sur la malocclusion dentaire, qui peut être un facteur aggravant des troubles de l’ATM.

Céphalées d’origine musculaire

Les maux de tête associés au bruxisme, notamment les céphalées de tension et certaines migraines, peuvent être significativement améliorés par le port d’une gouttière nocturne. La tenue d’un journal de céphalées avant et après la mise en place de la gouttière permet d’objectiver son efficacité.

Cette indication nécessite une collaboration entre le dentiste et le médecin traitant ou le neurologue pour s’assurer que les céphalées sont bien liées au bruxisme et non à une autre pathologie nécessitant un traitement spécifique.

Contre-indications et précautions d’emploi

Malgré leur utilité thérapeutique, les gouttières nocturnes ne sont pas adaptées à toutes les situations cliniques. Certaines contre-indications doivent être prises en compte pour éviter des effets indésirables.

Pathologies parodontales non contrôlées

Les maladies parodontales actives constituent une contre-indication majeure à l’utilisation des gouttières. L’inflammation gingivale et la perte d’attache compromettent la stabilité des dents sous la pression exercée par la gouttière, pouvant aggraver la mobilité dentaire et accélérer la destruction parodontale.

Des critères objectifs comme une profondeur de poche supérieure à 5 mm ou un indice de saignement gingival dépassant 25% doivent conduire à reporter la mise en place d’une gouttière jusqu’à stabilisation de l’état parodontal.

Pathologies sévères de l’ATM

Certaines conditions articulaires sévères comme les luxations récurrentes, les ankyloses ou les pathologies dégénératives avancées nécessitent une prise en charge spécialisée avant d’envisager l’utilisation d’une gouttière standard.

Dans ces cas, une évaluation par un spécialiste de l’ATM est indispensable pour déterminer si une gouttière spécifique pourrait être bénéfique ou si d’autres approches thérapeutiques seraient plus appropriées.

Troubles respiratoires du sommeil

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) non traité peut être aggravé par certains types de gouttières qui modifient la position de la mandibule et de la langue, augmentant potentiellement l’obstruction des voies aériennes supérieures.

Un dépistage du SAOS est recommandé avant la prescription d’une gouttière, en utilisant des questionnaires comme le STOP-BANG ou, si nécessaire, une polysomnographie. Un indice d’apnée-hypopnée (IAH) supérieur à 15 événements par heure nécessite une prise en charge spécifique avant d’envisager l’utilisation d’une gouttière standard.

Reflux gastro-œsophagien non contrôlé

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) non traité représente une précaution d’emploi importante. L’acidité gastrique peut être piégée par la gouttière contre les surfaces dentaires, augmentant le risque d’érosion acide.

Le traitement du RGO doit être optimisé (inhibiteurs de la pompe à protons, antiacides) avant l’utilisation d’une gouttière, particulièrement chez les patients présentant déjà des signes d’érosion dentaire.

Mécanismes d’action des gouttières nocturnes

Les gouttières nocturnes agissent selon plusieurs mécanismes complémentaires qui expliquent leur efficacité dans la gestion du bruxisme et des troubles associés.

Protection physique et redistribution des forces

Le premier mécanisme, et le plus évident, est la création d’une barrière physique entre les arcades dentaires. Cette barrière absorbe et redistribue les forces générées lors des épisodes de bruxisme, réduisant ainsi la pression exercée sur chaque dent individuellement.

Des études biomécaniques ont démontré que la force de contact maximale est réduite de 20 à 30% avec l’utilisation d’une gouttière rigide. Cette réduction diminue significativement la pression sur les ligaments parodontaux et les muscles masticateurs, expliquant l’effet antalgique observé cliniquement.

Repositionnement mandibulaire

Certains types de gouttières, notamment les gouttières de repositionnement, visent à placer la mandibule dans une position plus physiologique, réduisant ainsi les tensions musculaires et articulaires.

Ce repositionnement peut être particulièrement bénéfique pour les patients présentant certains types de malocclusions, comme les classes II division 2 ou les supraclusions importantes. Cependant, leur utilisation prolongée (au-delà de 6 mois) nécessite un suivi orthodontique rigoureux pour éviter des modifications occlusales irréversibles.

Des études céphalométriques ont mis en évidence des modifications de la position mandibulaire et de l’inclinaison des incisives après une utilisation prolongée de ces gouttières, soulignant l’importance d’un suivi régulier.

Effet de biofeedback et prise de conscience

La présence de la gouttière dans la bouche constitue un rappel constant qui sensibilise le patient à son habitude de serrement ou de grincement. Cette prise de conscience peut contribuer à une réduction volontaire de l’activité musculaire excessive.

L’efficacité de ce mécanisme de biofeedback varie considérablement d’un patient à l’autre, avec des taux de succès oscillant entre 40 et 60%. Des dispositifs plus sophistiqués intégrant des capteurs de pression miniaturisés permettent désormais de quantifier l’activité de bruxisme en temps réel et d’améliorer cette prise de conscience.

Protocoles d’entretien pour une efficacité optimale

L’entretien rigoureux des gouttières nocturnes est essentiel pour garantir leur efficacité thérapeutique, leur durabilité et prévenir les complications infectieuses potentielles.

Nettoyage quotidien

Un nettoyage quotidien méticuleux constitue la base de l’entretien des gouttières :

  • Brossage avec une brosse à dents souple dédiée et du savon doux à pH neutre
  • Évitement des dentifrices abrasifs (indice RDA supérieur à 70) qui peuvent créer des micro-rayures favorisant l’adhésion bactérienne
  • Rinçage abondant à l’eau tiède (pas chaude, pour éviter les déformations)

Des études ont démontré que l’utilisation inappropriée de dentifrices abrasifs peut réduire la durée de vie des gouttières de 20 à 30%, justifiant cette recommandation spécifique.

Désinfection régulière

Au-delà du nettoyage mécanique quotidien, une désinfection chimique régulière est nécessaire pour éliminer efficacement les micro-organismes :

  • Désinfection hebdomadaire avec des solutions spécifiques pour prothèses dentaires (Corega Tabs, Polident)
  • Alternative : bain de bouche antibactérien sans alcool (Listerine Zero, Eludril)
  • Évitement des solutions alcoolisées qui peuvent dégrader certains matériaux

Pour les taches tenaces ou les odeurs persistantes, un trempage dans une solution de bicarbonate de soude (une cuillère à café dans une tasse d’eau) pendant 30 minutes peut s’avérer efficace sans endommager le matériau.

Conservation et manipulation

La conservation appropriée entre les utilisations est tout aussi importante que le nettoyage :

  • Séchage soigneux avant rangement pour éviter la prolifération bactérienne
  • Conservation dans un boîtier ventilé et propre
  • Évitement de l’exposition à des températures élevées qui pourraient déformer la gouttière
  • Manipulation avec des mains propres pour éviter la contamination

Suivi professionnel

Même avec un entretien domestique rigoureux, un suivi professionnel régulier reste indispensable :

  • Nettoyage professionnel annuel aux ultrasons pour éliminer le tartre et les dépôts tenaces
  • Vérification de l’ajustement et de l’équilibre occlusal
  • Évaluation de l’usure et détermination du moment optimal pour le renouvellement

Ce suivi professionnel permet également d’évaluer l’efficacité thérapeutique de la gouttière et d’ajuster le traitement si nécessaire.

Recommandations spécifiques selon les profils de patients

La prise en charge du bruxisme par gouttière nocturne doit être personnalisée en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque patient.

Adaptation selon la sévérité du bruxisme

L’intensité du bruxisme influence directement le choix du type de gouttière :

  • Bruxisme léger : gouttières souples ou semi-rigides souvent suffisantes
  • Bruxisme modéré : gouttières thermoformées en matériau de dureté intermédiaire
  • Bruxisme sévère : gouttières rigides en acrylique indispensables pour résister aux forces importantes

Des outils objectifs comme l’électromyographie ou les capteurs de pression peuvent aider à quantifier la sévérité du bruxisme et orienter le choix thérapeutique.

Considérations pour les patients avec restaurations complexes

Les patients présentant des restaurations prothétiques complexes (implants, bridges, couronnes multiples) nécessitent une attention particulière :

  • Gouttières rigides pour une protection maximale des restaurations
  • Équilibration occlusale précise pour éviter les surcharges sur certaines restaurations
  • Suivi plus fréquent pour vérifier l’intégrité des restaurations et l’ajustement de la gouttière

Pour ces patients, l’investissement dans une gouttière de haute qualité représente une protection essentielle de leur capital dentaire restauré.

Adaptation pour les patients anxieux ou phobiques

Les patients présentant une anxiété dentaire ou une phobie peuvent nécessiter une approche progressive :

  • Début avec une gouttière souple plus facilement acceptée
  • Augmentation progressive du temps de port
  • Association avec des techniques de relaxation ou de gestion du stress
  • Suivi plus rapproché pour renforcer l’adhésion au traitement

Pour ces patients, l’aspect psychologique de l’acceptation de la gouttière est aussi important que ses caractéristiques techniques.

Alternatives et traitements complémentaires

Si les gouttières nocturnes constituent un pilier de la prise en charge du bruxisme, elles s’inscrivent dans une approche thérapeutique qui peut inclure d’autres modalités complémentaires.

Approches pharmacologiques

Certains médicaments peuvent être utilisés en complément des gouttières dans des situations spécifiques :

  • Relaxants musculaires (baclofène) : utilisés à court terme pour soulager les douleurs musculaires aiguës
  • Antidépresseurs tricycliques à faible dose (amitriptyline) : parfois prescrits pour les douleurs chroniques associées au bruxisme
  • Anxiolytiques : rarement indiqués, uniquement dans les cas où l’anxiété est clairement identifiée comme facteur déclenchant majeur

Ces approches pharmacologiques présentent des limitations importantes en termes d’effets secondaires et ne constituent généralement pas des solutions à long terme.

Injections de toxine botulinique

Les injections de toxine botulinique (Botox) dans les muscles masséters et temporaux représentent une alternative intéressante pour les cas réfractaires :

  • Dosage habituel : 25 à 50 unités par muscle
  • Effet temporaire nécessitant des injections tous les 3 à 6 mois
  • Efficacité démontrée dans la réduction de l’activité musculaire et de la douleur associée

Cette approche peut être particulièrement utile chez les patients présentant une hypertrophie des masséters ou des douleurs musculaires sévères non soulagées par les gouttières conventionnelles.

Thérapies comportementales et relaxation

Les approches comportementales constituent un complément essentiel à l’utilisation des gouttières :

  • Thérapie cognitivo-comportementale ciblant les facteurs de stress
  • Techniques de relaxation musculaire progressive
  • Biofeedback électromyographique permettant au patient de visualiser et contrôler son activité musculaire
  • Hypnothérapie dans certains cas

Ces approches visent à agir sur les facteurs psychologiques souvent impliqués dans le bruxisme et peuvent améliorer significativement l’efficacité des gouttières.

Approches physiques et posturales

Certaines approches physiques peuvent compléter utilement le traitement par gouttière :

  • Physiothérapie ciblant les muscles masticateurs et cervicaux
  • Ostéopathie crânienne et cervicale
  • Correction posturale, particulièrement pour les patients présentant des tensions cervicales associées

Bien que les preuves scientifiques de l’efficacité de ces approches soient variables, elles peuvent contribuer à une prise en charge globale du patient bruxomane.

Défis et limites de l’utilisation à long terme

L’utilisation prolongée des gouttières nocturnes présente certains défis et limitations qu’il convient d’anticiper pour optimiser leur efficacité thérapeutique.

Adhésion au traitement et fatigue du patient

L’observance représente un défi majeur dans l’utilisation des gouttières nocturnes, avec des taux d’abandon pouvant atteindre 40% après un an. Plusieurs facteurs influencent cette adhésion :

  • Inconfort initial et perturbation du sommeil
  • Perception d’un bénéfice insuffisant par rapport à la contrainte
  • Lassitude à long terme

Pour améliorer l’adhésion, une éducation approfondie du patient sur les bénéfices attendus, un suivi régulier et des ajustements personnalisés sont essentiels. Des applications mobiles de rappel peuvent également contribuer à maintenir la motivation.

Modifications occlusales et adaptations nécessaires

L’utilisation prolongée de certains types de gouttières peut entraîner des modifications occlusales non intentionnelles :

  • Béance antérieure après utilisation prolongée de gouttières de repositionnement
  • Infraclusion des molaires
  • Modifications de la position condylienne

Ces changements nécessitent un suivi régulier et des ajustements de la gouttière pour maintenir une relation occlusale physiologique. Dans certains cas, une intervention orthodontique peut être nécessaire pour corriger ces modifications.

Dépendance psychologique et sevrage

Une dépendance psychologique à la gouttière peut se développer chez certains patients, particulièrement ceux qui ressentent une anxiété importante liée à leur bruxisme :

  • Incapacité perçue à dormir sans la gouttière
  • Anxiété anticipatoire concernant les dommages dentaires potentiels sans protection
  • Ritualisation excessive autour de l’utilisation de la gouttière

Pour gérer cette dépendance, une diminution progressive du port de la gouttière peut être envisagée, accompagnée d’autres approches thérapeutiques visant à réduire l’anxiété et à améliorer la gestion du stress.

Considérations pédiatriques et adaptation aux enfants

Le bruxisme touche également les enfants, avec des prévalences rapportées entre 15% et 38%. Cependant, la prise en charge par gouttière présente des particularités importantes dans cette population.

Spécificités du bruxisme chez l’enfant

Le bruxisme pédiatrique présente plusieurs caractéristiques distinctives :

  • Souvent transitoire et pouvant se résoudre spontanément avec l’âge
  • Fréquemment associé à des facteurs de stress (anxiété de séparation, stress scolaire)
  • Parfois lié à des troubles respiratoires du sommeil ou des allergies
  • Potentiellement exacerbé par certains troubles neurodéveloppementaux (TDAH, troubles du spectre autistique)

Ces spécificités justifient une approche prudente et individualisée, privilégiant souvent les interventions comportementales avant d’envisager une gouttière.

Adaptations des gouttières pour la dentition en développement

Lorsqu’une gouttière est indiquée chez l’enfant, plusieurs adaptations sont nécessaires :

  • Utilisation préférentielle de gouttières souples ou semi-rigides
  • Conception permettant l’éruption des dents permanentes
  • Renouvellement plus fréquent (tous les 6 mois) pour s’adapter à la croissance
  • Suivi rapproché pour éviter toute interférence avec le développement dento-facial

Ces adaptations sont particulièrement importantes en dentition mixte, où les changements dentaires sont rapides et significatifs.

Approche éducative et implication parentale

La prise en charge du bruxisme chez l’enfant nécessite une forte implication parentale :

  • Éducation sur les causes possibles du bruxisme (stress, anxiété)
  • Mise en place de routines relaxantes avant le coucher
  • Gestion des facteurs de stress environnementaux
  • Surveillance de l’utilisation correcte de la gouttière

Des activités créatives, des jeux et des techniques de relaxation adaptées à l’âge peuvent compléter efficacement l’approche thérapeutique.

Conclusion

Les gouttières nocturnes représentent une modalité thérapeutique efficace et scientifiquement validée dans la prise en charge du bruxisme et de ses conséquences. Leur action protectrice contre l’usure dentaire, leur effet sur la réduction des douleurs musculaires et leur capacité à atténuer les bruits de grincement en font un outil précieux dans l’arsenal thérapeutique du chirurgien-dentiste.

Le choix du type de gouttière doit être individualisé en fonction de la sévérité du bruxisme, des caractéristiques du patient et des objectifs thérapeutiques. Une gouttière rigide sera privilégiée pour un bruxisme sévère ou la protection de restaurations coûteuses, tandis qu’une gouttière souple pourra suffire pour un bruxisme léger ou transitoire.

L’efficacité à long terme dépend non seulement du choix approprié de la gouttière, mais aussi de son entretien rigoureux, du suivi régulier par le praticien et de l’intégration de thérapies complémentaires ciblant les facteurs contributifs comme le stress ou l’anxiété.

Si vous présentez des signes de bruxisme comme des douleurs musculaires matinales, une usure dentaire anormale ou si votre partenaire vous signale des grincements nocturnes, n’hésitez pas à consulter votre chirurgien-dentiste pour une évaluation complète et personnalisée. Une prise en charge précoce permettra de prévenir les complications potentielles et d’améliorer significativement votre qualité de vie.



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